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Dieu est insolent  (abécédaire catholiquement incorrect)
Dieu est insolent (abécédaire catholiquement incorrect)(2004, Mame Edifa) Genre : essai, abécédaire Pages : 144
« Un abécédaire qui ressemble à une série de billets d'humeur ou de traits de feu. On rebondit d'un mot à l'autre, d' « actualité » à « voyage », en passant par « cyber-jungle », « dinosaure », « habillement » ou « people ». L'auteur montre qu'on peut être profondément chrétien et faire preuve de liberté, d'insolence et de provocation. Il aborde les sujets les plus variés et les plus inattendus à la croisée de la culture, de la société et de la vie quotidienne : les loups et les chevaux, les anges et les extra-terrestres, le désir et la nostalgie, la politesse et l'Apocalypse... Un style ciselé et efficace qui, sous un humour grinçant, débusque quelques bonnes vérités qu'il est toujours utile de rappeler. »
Extrait
« Spiritualisme : Maladie spirituelle d'apparence bénigne, mais dont les conséquences peuvent être malignes. Ressemble à ces champignons qui parasitent les troncs d'arbre et les ramollissent de l'intérieur.
Symptômes parmi d'autres : inflation verbale, expression stéréotypée, peur du langage concret.
Tandis qu'une authentique spiritualité transforme l'eau banale de nos vies en grand cru capiteux, le « spiritualisme » fait tourner le vin savoureux de la Foi en liquide tiédasse et inodore. L'une fait du quotidien son sel, l'autre affadit le Ciel.
Le « spiritualisme » est doctrinalement respectable, catholiquement correct. Mais bien que vrai dans ses énoncés, il sonne creux et ne touche pas. Il n'y a rien à redire mais rien non plus à en dire.
Le « spiritualisme » fuit la réalité, a peur de l'homme tel qu'il est. Plante de pot chétive ne poussant qu'à l'abri du soleil et du vent, il est dépourvu de racines vigoureuses mais apparaît dans les ambiances tièdes et les milieux protégés. »
Ce qu'ils ont écrit
« Dieu est insolent. Jean-Marc Bastière aussi qui remonte le boulevard de la rentrée littéraire avec ses billets d'humeur dans la poche, acidulés avec talent [...] Être billettiste ne s'invente pas. C'est un talent qui s'affûte, une histoire de mousquetaire.
La première qualité de Jean-Marc Bastière est de viser juste. Parmi les instruments journalistiques, le billet est celui qui ressemble le plus au fleuret. Une arme légère où les coups sont portés avec la pointe seule.
La soif de liberté prédomine chez ce Versaillais qui cultive volontiers ses racines bretonnes... Chaque raz-de-marée de l'édition lui donne l'occasion de surfer sur des piles de bouquins avec un grand sens tactique et politique. Il traque l'intelligence partout, jusqu'au Nouvel Observateur de Jacques Julliard. Tout ce qui est susceptible de rendre plus intelligent la catholicisme est comestible. C'est le credo de ce disciple de René Girard, qui n'a pas d'autre bouc émissaire que la bêtise humaine.
Dans son abécédaire, il manie avec bonheur les aphorismes. [...] Jean-Marc Bastière a beau s'escrimer, les cathos le rattrapent toujours : « Contraste vertigineux entre l'Histoire grandiose, la vocation immense de l'Église catholique et l'exiguïté étouffante de certains milieux « cathos » dans lesquels on végète ». L'auteur a besoin d'air, c'est son côté breton.
Au total, Jean-Marc Bastière déboulonne une à une les idoles du conformisme. Son abécédaire se veut catholiquement incorrect : « Pour le chrétien, la seule conformité est celle au Christ ». Insolent, non ?
(Samuel Pruvot)