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Lazare est de retour
Lazare est de retour (2010, Stock) Genre : roman Pages : 288
« Presque un Français sur deux pense pouvoir « devenir un jour sans-abri », selon un sondage BVA réalisé en novembre 2007. Mais d'où vient cette peur ? C'est ce qu'interroge ce roman au suspense haletant à travers  l'histoire d'un ancien SDF. Un jour, Lazare quitte le domicile conjugal. Il se retrouvera à la rue. Coup de théâtre, une nuit de l'été 2003, un mystérieux « sauveur » l'arrache à la perdition, le prend en charge dans une campagne idyllique, puis le loge dans un hôtel particulier du VIIe arrondissement de Paris. Que lui arrive-t-il ? Qu'est-ce qui motive son bienfaiteur ? Lazare est-il vraiment libre de ses mouvements ? Le considère-t-on comme un homme à l'existence ponctuée de bonheurs et de drames, ou seulement un « ancien SDF » ? Son sentiment du mépris est-il imaginaire ? Entre riches et pauvres, le rapport d'égalité est-il possible ? Lazare pourra-t-il échapper à la culpabilité, renoncer à ses vieux démons, et se reconstruire, aimer de nouveau ? Cette parabole contemporaine à la peinture réaliste et sensible témoigne de la crise d'identité des classes moyennes. Lazare, figure biblique ressuscitée, revient sous la plume de Jean-Marc Bastière du pays des hommes enterrés vivants. Comment et quand survient la chute ? Comment s'en sort-on ? Comment vit-on ensuite ? Une réflexion inhabituelle sur la question de la clochardisation : on ne lit pas le récit d'une vie dehors mais celui d'un retour au pays des hommes debouts, actifs, pris dans le flux de la vie. Et la réalité du retour au monde « réel » et civilisé fait froid dans le dos.

»
Extrait
« Six ans que je ne l'avais pas revue. Une éternité. Tandis que je m'enfonçais dans la déchéance, la beauté d'Isabelle s'était épanouie ? C'est ce que j'espérais. Je ne l'imaginais pas vieillir, mais rajeunir en dehors du temps. Je n'avais pas de photo et ma mémoire s'épuisait. Ce n'est qu'en pensant à un détail précis – sa mèche de cheveux bruns, un grain de beauté sur sa chute de rein, son odeur de cannelle lorsqu'elle se glissait le soir entre les draps... - qu'elle me revenait tout entière. Ce n'étaient que des moments de grâce : ma volonté seule ne pouvait la recréer. Des apparitions soudaines, météorites aussitôt évanouies. Impossible, par un effort de mémoire, de me rappeler le son de sa voix. Celle avec qui j'avais tant parlé – à table, en voiture, sur l'oreiller – était devenue muette. Son timbre, si familier, je ne savais plus à quoi il ressemblait ; ou alors c'était si vague, si lointain, une réminiscence évanescente ; comme l'âme d'une statue emprisonnée dans la pierre, sa voix attendait d'être libérée par le miracle de sa présence. »
Ce qu'ils ont écrit
« Dans son livre étrange et fascinant, Jean-Marc Bastière ne joue ni avec les situations, ni avec les mots. […] Balzac a peint ces rêves de confort sans péril et sans grandeur des petits-bourgeois et Michel Houellebecq longtemps après lui. Drôle et féroce, Jean-Marc Bastière poursuit le travail en mettant en scène un citoyen très ordinaire et brusquement privé d'avenir, condamné à la pauvreté, à l'exclusion et à la relégation sociale […] Juste et grinçant, singulier et profond... »
(Sébastien Lapaque, Le Figaro littéraire, 21 janvier 2010)

« Un roman coup de poing... Poignant, fulgurant et profond »
(La Procure, le coup de cœur du libraire)

« Ce roman fascinant est celui d'une singulière et éprouvante résurrection. Il change notre regard sur l'exclusion et la relégation sociale »
(Yves Viollier, La Vie, 11 février 2010)

« Avec intelligence, Jean-Marc Bastière propose un subtil contrepoint  à la question posée dans l'Evangile par les deux Lazare : celui de la parabole du riche et du pauvre se retrouvant après la mort et celui que Jésus ressuscite »
(Jean-Maurice de Montremy, Livres Hebdo, 13 janvier 2010)

« Sobre, efficace, pudique, sans concession, voici un manuel idéal d'anti-bovarysme à l'usage des classes moyennes lettrées »
(Paulin Césari, Le Figaro Magazine, 23 janvier 2010)

« Au-delà de l'aspect sociologique, ce roman troublant est une parabole métaphysique sur la perte et la déréliction, l'espoir et la renaissance »
(Bruno de Cessole, Valeurs actuelles, 25 février 2010)

« Jean-Marc Bastière évite les clichés du roman social […] Sans doute les passages les plus poignants sont-ils ceux qui évoquent Isabelle, la femme de Lazare. Sans mièvrerie, sans impudeur, mais avec une force vraie, ce texte énonce une certitude profonde : à quoi sert de rester en vie quand on ne peut plus aimer ni être aimé ? »
(François Huguenin, Famille Chrétienne, 23 janvier 2010)

« Terriblement actuel  »
(Le blog de Brigitte Lahaie, RMC)

« Il faut saluer ce roman car Jean-Marc Bastière a choisi un « sujet » bien délicat : comment rendre compte de la vie de la rue sans  tomber dans le sociologisme ? Comment parler de cette souffrance dans laquelle nous ne sommes pas. Il n'y a pas de réponse à ces questions, sauf la réussite du roman, ici. […] Avec Lazare nous plongeons dans la mémoire de l'être qui chute et, avec lui, nous remontons à la lumière de la vie […] Le tout avec un regard ironique de très bon aloi, sur notre société spectaculaire. »
(Matthieu Baumier, La Vie littéraire, 18 mars 2010)

« C'est ce retour à la vie, cette résurrection, que Jean-Marc Bastière va décrire avec une subtilité fascinante et une finesse psychologique […]  Roman humble et élégant, refusant les facilités des grandes envolées mais néanmoins capable d'insuffler entre ses pages quelques beaux moments poétiques, Lazare est de retour nous invite à suivre le chemin de la vie, en nous rappelant que la littérature quand elle refuse la mièvrerie et le cynisme sait sonder le mystère des âmes et nous rendre l'espoir »
(Rémi Lélian, La Nef, mars 2010)

« Une troublante connaissance de l'être humain »
(Sandra Labastie, romancière)

« Avec une intrigue digne d'un polar noir et une écriture virtuose de la déchéance, Jean-Marc Bastière cerne sans sans concession la place ambiguë que la société concède aux pauvres dans le manège des illusions »
(Philippe Verdin, France Catholique, 7 mai 2010)